17 juillet 2012

Disparition du silence


Chante plus fort, on n’entend rien!

Le monde artificiel que nous avons créé, excessivement métallique et bruyant, a des effets singuliers sur les oiseaux urbains tels que les moineaux.

De la même manière que nous élevons la voix pour être entendus en ville à cause des bruits de klaxons, de moteurs vrombissants et de construction, les oiseaux sont obligés de «tweeter» plus fort.

Le chant est leur moyen de communication – comment pourraient-ils couvrir cette cacophonie?!

Selon le chercheur David Luther, plusieurs espèces d’oiseaux ont dû modifier leurs chants et leurs registres. Les mâles ne font plus leur cour de la même manière. Le côté dramatique de l’histoire est que les femelles n’entendent pas leurs oisillons piailler quand ils ont faim, pas plus qu’elles n’entendent les prédateurs…

Entre 1977 et 2008, au Royaume-Uni, la population de moineaux a donc décliné de 71%, avec un déclin nettement plus marqué dans les villes*.

En 2007, des chercheurs ont noté que les rouges-gorges communiquaient désormais la nuit pour éviter une vaine compétition avec le bruit urbain.

Série d’articles sur le sujet :
http://www.bbc.co.uk/news/science-environment-18784607   
* The findings have been published in the journal Plus One.

COMMENTAIRE

Je rêve de vrai silence pour entendre la nature.

Vous aimerez peut-être :
Petit éloge des amoureux du silence
Jean-Michel Delacomptée
Gallimard 2011

Mot de l’éditeur :
Qui n’est pas un jour devenu fou en entendant son voisin d’à côté tondre le gazon systématiquement tous les dimanches au moment de la sieste ? Qui n’est pas devenu obsédé par le sifflotement anodin du voisin d’en face ? Comme si la vie prêtait toujours à siffloter ? Pamphlet contre le bruit environnant sur toutes ses formes, sur le bruit qui vous empêche de penser, coup de gueule contre tous ces bruits qui nous atteignent et nous gênent, mais surtout hymne au silence.

Biographie de l'auteur :
Jean-Michel Delacomptée est maître de conférences en littérature française à l’université Paris 8. Sa production d’écrivain consiste principalement en des portraits littéraires de personnages historiques et de gens de lettres. Il s’agit bien de portraits littéraires, non de biographies. Ces portraits usent en effet d’une écriture narrative qui, sans aucun recours à la fiction, tend à effacer la frontière conventionnelle entre le récit romanesque, l’érudition biographique et l’esprit d’analyse propre à l’essai. Extérieurs à tout genre spécifique, ne rentrant dans aucun classement prédéfini, ils relèvent de la littérature générale tant par la liberté de leur composition que par la grande attention apportée au style.

Commentaires sur Babelio :
http://www.babelio.com/livres/Delacomptee-Petit-eloge-des-amoureux-du-silence/298646

Ceux qui ont des voisins bruyants, ceux qui ne supportent pas les conversations sur portable en public, ceux qui vivent le bruit comme une agression trouveront dans cet ouvrage compréhension et compassion de l'auteur. J'ai lu avec bcp d'intérêt cet ouvrage qui est un hommage vibrant au silence et non une attaque en règle contre le bruit. Mais il y a des bruits insidieux qui minent votre existence et contre lesquels on ne peut pas lutter et il y a les bruits qu'on tolère et qui font partie "du paysage". L'auteur voit dans le silence un espace propice à la réflexion et à la concentration. L'écriture est claire, les références fort bien choisies et le propos fort bien étayé.
      La vie, le plaisir de vivre, ce n'est pas entendre la télévision du voisin malgré les deux étages qui nous séparent, ni les flonflons de la fête foraine pendant des mois, ni le rap ou les airs d'opéra à toute heure dans l'appartement du dessus, ni le babil hurlé des téléphones mobiles. Rien de vivant dans le bruit, seulement de la violence.
~ Letitbe

On traite de mal embouchés ceux qui détestent le bruit. On se gausse des vieux qui s’en plaignent, voire on les méprise. Mais c’est oublier qu’il faut beaucoup d’énergie pour vivre, et beaucoup d’énergie encore pour supporter les sons abusifs. Le lent retrait de la vie offre une réponse à l’angoisse du néant, tout comme dans les siècles passés, les libertins accueillaient la foi dont ils ricanaient jusqu’alors. En me noyant dans l’ici et le maintenant de l’agitation, le bruit m’inflige une leçon de réalité que je voudrais méconnaître. C’est plus qu’une gêne : une souffrance.
~ Corboland78


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