17 juillet 2013

Le bonheur «durable» de Misao


Ce photoreportage, tiré du livre Misao the Big Mama and Fukumaru the Cat de la photographe Miyoko Ihara*, raconte la vie quotidienne toute simple, mais combien riche de sa grand-mère Misao. Chaque photo est une œuvre d’art de par sa qualité visuelle, sans parler de l’émotion qu’elle éveille.

L’histoire se déroule sur une ferme traditionnelle de la péninsule de Bôsô (préfecture de Chiba). Un univers parallèle bucolique… pas très éloigné de Tokyo!


Miyoko Ihara a commencé à photographier Misao en 2000. Trois ans plus tard, l’octogénaire trouvait dans sa grange un chaton aux yeux vairons abandonné par une chatte errante. Vivant sous le même toit que sa grand-mère, Miyoko fut témoin de l’extraordinaire amitié entre Misao et son chat, baptisé Fukumaru (par extension ce nom peut signifier sphère de bonheur).

La photographe a donc capturé d’uniques moments de tendresse entre les deux amis : «… ils sont tous les deux un peu durs d’oreille, mais ma grand-mère et Fukumaru communiquent toujours par le regard, ils partagent un lien physique», explique Miyoko. «Quand je vois Fukumaru, imperturbable, toujours présent aux côtés de ma grand-mère, j’ai l’impression de me photographier moi-même quand j’étais enfant.»


En effet, ils mangent, dorment, s’occupent des fleurs et légumes du jardin, vaquent à la routine quotidienne, et vont aux champs de riz en tricycle – ensembles. Les photos traduisent l’amour réciproque de ces inséparables : «Nous ne serons jamais séparés!», répète Misao à son chat. À 64 ans, Misao a choisi de consacrer sa vie à l’agriculture. À 87 ans (en 2012), elle travaille encore aux champs, et Fukumaru la suit pas à pas : «Chaque jour ensoleillé est une bonne journée. Une autre belle journée Fukumaru!»

 
 
 
 
«Lorsque j’observe la façon dont vit ma grand-mère, je ressens une force inconnue à ma génération. Elle se lève avec le soleil et se couche avec lui. Elle aime comme ses propres enfants tant ses légumes que son chat, et la qualité de sa récolte influe directement sur son bonheur. Elle ne se demande jamais à quoi rime son travail. Face à cette vie, je ressens une forte attirance et de l’envie.» 


Miyoko Ihara réalise de plus en plus la valeur inestimable de ce quotidien. Les scènes qui s’offrent à elle sont happées par le passé avec chaque seconde qui s’écoule. Malgré une uniformité apparente, chaque jour est un moment unique qui ne se renouvellera pas identiquement. La volonté quasi frénétique d’en «conserver» des traces l’a poussée à multiplier les séances de photographie. Une pulsion qui s’est renforcée depuis la catastrophe du 11 mars 2011.

Article/source (adapté): http://www.nippon.com/fr/images/i00014/


J’ai longuement médité sur ces photos, et je trouve que celle-ci exprime à la perfection cette relation pérenne entre Misao et Fukumaru. Ceux qui préfèrent les chiens prétendent que les chats sont incapables d’aimer leurs maîtres. Eh bien, voilà qui démolit une fois de plus ce fichu préjugé. Et j’ai eu suffisamment de chats pour confirmer…

* Miyoko Ihara est née en 1981 dans la préfecture de Chiba. Elle obtient un diplôme du Nippon Photographic Institute en 2002 (photojournalisme) puis étudie avec le photoreporter Kenji Higuchi. Prix obtenus : premier prix du Concours Yônosuke Natori (prix d’encouragement), premier prix du Concours des jeunes espoirs de la photographie documentaire, prix d’encouragement du Concours Hikoma Ueno de l’Académie japonaise de photographie artistique. Le recueil Misao et Fukumaru (Little more) est sa première publication.

Autres photos :
https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10150497991494899.463381.236353294898&type=3

COMMENTAIRE


Malgré son âge avancé, Misao est «allumée» et bien vivante. Bonheur durable au quotidien. Une leçon de contentement, d’amour, d’équilibre entre travail, repos et petits plaisirs. Une Porsche en or ne peut pas nous offrir un tel luxe.  

Nos vieillards se ramassent en foyers d’hébergement, bourrés de médicaments, en fauteuils roulants, et finissent sous respirateur artificiel…

Nous sous-estimons les spectaculaires bienfaits de la nature. Notre mode de vie superficiel à haute vitesse produit plus de désespoir que de bonheur; et notre société n’a que faire des plaisirs légitimes que la nature et les animaux peuvent apporter aux humains. C’est regrettable.

Bien sûr tout le monde n’a pas le privilège ou l’opportunité de vivre de cette façon.
En ce qui me concerne, j'avoue que, comme sa petite-fille, j’envie Misao! Je n'ai pas du tout envie de finir mes jours en CHSLD - oh que non!

Vous aimerez peut-être :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/05/nature-et-sante-mentale.html

2 commentaires:

  1. Anonyme26.1.15

    wouaw, que c'est touchant, j'ai eut 2 chats dans ma vie hylary et Vladimir et ils sont tous 2 morts, hylary a vécu 12 ans et est morte d'un cancer et Vladimir 1 an de la leucose, le sida des chats, j'en pleure régulièrement, nous avions une très grande complicité, voyage, l'on jouet, l'on se parlait, bref, les animaux, les chats sont les plus belles crétures que Dieu créa.

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    1. Allo,

      Entièrement d'accord! Si vous n'avez pas vu cette vidéo, je crois que aimerez. Le chat fait le mort parce qu'il ne veut pas aller marcher dehors avec un harnais - il faut regarder jusqu'au bout - très drôle le dénouement! Adorable ce chat.

      https://www.youtube.com/watch?v=5sy1MDHZ27M&feature=youtu.be

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