17 mai 2016

Body shops à la Frankenstein

On va chez le vendeur de body parts (chirurgien) comme on va chez le vendeur d’auto parts. Les organes de rechange incluent reins, cœurs, poumons, foies, etc. Nous avons tous lu des horreurs au sujet des enfants vendus (par leurs parents) pour le prélèvement d’organes. Le receveur est tout aussi coupable que le fournisseur dans les cas où les donneurs n’ont pas donné leur consentement (1).

Notre peur de la mort, génétiquement transmissible, fait en sorte que nous essayons à tout prix d’outrepasser le clivage sélectif de la nature. Nous sommes pourtant, au même titre que les animaux, les insectes, les plantes, les bactéries et les virus, des composés biologiques de survie recyclables (en prendre conscience n’élimine pas notre respect à l’égard du vivant, au contraire). Certains scientifiques prétendent que l’ingénierie génétique pourrait résoudre le problème «maladie/vieillesse/mort». Des millions de clones en perspective! La quantité l’emportera sur la qualité puisqu’on aura sans doute encore besoin de bétail humain (raw materiel) pour faire fonctionner le système – guerres et conflits politico-religieux, génocides, carnages fratricides, traite d’humains pour l’exploitation sexuelle, l’esclavage et le commerce d’organes.

Boris Karloff (film Frankenstein) a l’air d’un chérubin comparé aux monstres des laboratoires contemporains : des créatures résultant de clonages, manipulations génétiques et transplantations. En 2006, on a découvert à New York un réseau de récupérateurs de matériel biologique vendu pour la transplantation (matériel prélevé sur des cadavres d’origines diverses).
    Robert J. White, surnommé Dr Butcher, a réalisé des expériences de transplantation abominables avec des animaux. Au sujet des droits des animaux, White disait : «Selon moi les animaux n'ont aucun droits. L'utilisation des animaux en recherche médicale n'a pas d'importance au regard de la théologie humanitaire. Les préoccupations relatives à des présumées souffrances ressenties par les animaux utilisés en recherche médicale constituent un préjudice social à l'encontre de la médecine, ou, plus sérieusement, des aberrations psychiatriques». Au cours des années 90, White envisageait de pratiquer le même type de transplantation de têtes sur les humains et se pratiquait sur des cadavres à la morgue. Le chirurgien estimait que la transplantation de tête sur un corps sain appliquée aux humains pourrait sauver des patients de maladies n'affectant pas la tête, comme de multiples défaillances d'organes, les maladies du cœur, le diabète, etc. Les corps seraient obtenus de personnes en état de mort cérébrale. Néanmoins, il reconnaissait qu'une telle transplantation soulèverait de graves questions d'éthique. (Wikipédia) 
    Vraiment fou ce type. On aurait dû enfermer ce psychopathe en asile et lui transplanter un ‘cœur’ – juste pour tenter d’en faire un être humain sensible.

Éthique et mercantilisme sont par nature incompatibles.

À l’émission C’est fou... Jean-Philippe Pleau et Serge Bouchard recevait Céline Lafontaine, professeure agrégée de sociologie à l'université de Montréal.
Thème : le corps.

Le corps, cette nouvelle ressource naturelle


Céline Lafontaine. Photo : Radio-Canada/Mathieu Arsenault 

Des milliards sont investis en recherche sur les cellules afin de vaincre la maladie et la souffrance. Selon la sociologue, cette bioéconomie est une forme extrême du capitalisme. Elle crée des inégalités sociales et exploite, entre autres, le corps des femmes démunies.

Dans cette quête de repousser les frontières du corps, l'industrie de la fécondation in vitro et celle de la recherche en médecine régénératrice participent à une exploitation du vivant. Elles contribuent également à entretenir une «économie de la promesse», dont sont aussi victimes les riches. Ce sont eux qui se déplacent en Chine ou en Inde pour se faire traiter dans l'espoir de vivre jeune plus longtemps.

«C'est le paradoxe de notre époque. On a augmenté l'espérance de vie pour la première fois dans l'histoire de l'humanité de façon significative, et paradoxalement, la vieillesse est devenue un fléau.» ~ Céline Lafontaine

Bioimpression : «le déficit de la pensée»

Même si les possibilités semblent infinies, la chercheuse explique que la bioimpression de tissus humains n'est pas encore parvenue à créer des organes. Cependant, nous sommes rendus à ce qu'elle appelle la «mécanisation du vivant», sans qu'une réflexion soit véritablement engagée. Céline Lafontaine vient d'obtenir des fonds de recherche en sociologie pour réaliser la première étude au monde sur le phénomène. 

En circuit fermé avec Serge Bouchard : Donnez-moi des perles rouges. «Nous sommes à l'ère du narcissisme populaire. Chacun de nous est trop précieux pour dépérir, vieillir, mourir.»

Audiofil http://ici.radio-canada.ca/emissions/c_est_fou/2015-2016/

Céline Lafontaine a écrit Le corps-marché : la marchandisation de la vie humaine à l'ère de la bioéconomie, publié aux Éditions du Seuil en 2014. 

Présentation de l’éditeur :

Sang, tissus, cellules, ovules : le corps humain, mis sur le marché en pièces détachées, est devenu la source d’une nouvelle plus-value au sein de ce que l’on appelle désormais la bioéconomie. Sous l'impulsion de l'avancée des biotechnologies, la généralisation des techniques de conservation in vitro a en effet favorisé le développement d'un marché mondial des éléments du corps humain.

Ce livre passionnant éclaire les enjeux épistémologiques, politiques et éthiques de cette économie particulière. Ainsi montre-t-il que la récupération des tissus humains promulguée par l’industrie biomédicale et l’appel massif au don de tissus, d’ovules, de cellules ou d’échantillons d’ADN cachent une logique d’appropriation et de brevetage. De même fait-il apparaître que, du commerce des ovocytes à la production d’embryons surnuméraires, l’industrie de la procréation assistée repose sur une exploitation du corps féminin. Et inévitablement dans notre économie globalisée, le capital issu de la «valorisation» du corps parcellisé se nourrit des corps des plus démunis, avec la sous-traitance des essais cliniques vers les pays émergents, ou le tourisme médical. Ainsi, ce n’est plus la force de travail qui produit de la valeur, mais la vie en elle-même qui est réduite à sa pure productivité.

Un livre essentiel sur les implications méconnues de l’industrie biomédicale.

http://www.seuil.com/livre-9782021038880.htm

Céline Lafontaine a également publié
- L'Empire cybernétique. Des machines à penser à la pensée machine
(Seuil, 2004, prix Jeune Sociologue)
- La société postmortelle : la mort, l'individu et le lien social à l'ère des technosciences (Seuil, 2008)

----
(1) Un répugnant exemple de marchandisation du corps humain.

Taïwan : Une exposition de photos montre les atrocités des prélèvements d’organes en Chine continentale (par Sun Bai et Su Rong à Taïwan)


«J’ai entendu parler des prélèvements forcés d’organes en Chine il y a quelques temps. Je pense qu’il s’agit d’un outrage. Comment le Parti communiste chinois (PCC) peut-il faire cela?» (Thomas Chung

En apprenant l’information sur ce crime consistant à prendre des organes de pratiquants du Falun Gong * vivants pour les vendre à des patients en demande de greffe, les passants ont condamné la violation des droits de l’homme par le PCC et ont signé une pétition appelant à l’arrêt immédiat de cette atrocité. Une femme taïwanaise et sa fille ont regardé l’exposition au musée du sucre. La femme a dit que sa belle-mère planifiait de faire un voyage en Chine pour recevoir une greffe d’organe. Après avoir vu l’exposition, elle a dit qu'elle allait décourager sa belle-mère d’aller en Chine, car cela provoquerait l’assassinat d’une personne innocente. Quelques étudiants ont lu l’information sur les panneaux. L’un d’eux a commenté : «Seulement les nazis et le Parti communiste peuvent faire des choses aussi terribles.» Après avoir signé la pétition, un jeune homme a dit qu’il voulait en savoir plus sur la question des prélèvements d’organes pour qu’il puisse donner l’information à ses parents qui font du commerce en Chine.
http://fr.minghui.org/articles/2015/8/14/54018.html

----
* Falun Gong : pratique de développement physique et spirituel basée sur d’anciens enseignements du qigong. Le prélèvement forcé d’organes, encouragé par les autorités chinoises avec la complicité des hôpitaux militaires, des forces de sécurités et de la police militaire, concerne les prisonniers de conscience chinois – ouïghours, tibétains, chrétiens, pratiquants du Falun Gong (groupe majoritairement concerné). En 2006, la Chine était le deuxième pays au monde comptant le plus grand nombre de greffes, derrière les États-Unis. L'ONU, l'AMM, Amnesty International, DAFOH et TTS (The Transplantation Society) avaient observé une situation «non-éthique» se développer en Chine, à savoir l'exécution de prisonniers pour leurs organes, et la mise en place d'un trafic très lucratif de ces derniers. Les pratiquants du Falun Gong forment le groupe le plus important des camps de prisonniers chinois depuis le début de la persécution de leur pratique spirituelle en 1999, et c'est également depuis cette année-là que l'on observe une très forte augmentation du nombre de transplantations d'organes en Chine.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire